Groupe Renard : absence de repreneur et avenir incertain

Le 16 septembre 2024, le tribunal de commerce d'Alençon a constaté l'absence de repreneur pour le Groupe Renard, figure historique de l'imprimerie en Normandie. L'avenir des 2 imprimeries et de ses employés reste en suspens.

Créé en 1970 par Michel Renard, le Groupe Renard a connu une croissance continue, devenant un acteur majeur dans l'impression administrative puis de communication, tant à l'échelle régionale que nationale. Grâce à des acquisitions et des investissements en modernisation, le groupe a su se diversifier, notamment avec l'achat en 2003 de l'Imprimerie Bellêmoise, spécialisée dans les imprimés de commununication.

L'investissement dans la technologie LED-UV : une tentative de diversification

L'une des dernières grandes actions du Groupe Renard a été l'investissement en 2019 dans une presse Koenig & Bauer Rapida 105 LED-UV pour l'Imprimerie Bellêmoise. Cette acquisition marquait une volonté de modernisation, avec des équipements permettant l'impression sur une variété de supports.

Cette technologie a aussi permis à l'imprimerie de s'inscrire dans une démarche environnementale, essentielle à l'image du groupe, déjà engagé dans des certifications telles qu'Imprim'Vert et PEFC. Cependant, malgré cet investissement, les efforts des salariés pour se réinventer n'ont pas suffi à contrebalancer les difficultés économiques grandissantes.

Audience du 16 mai 2024 : un plan de cession sans suite

Face aux difficultés financières du groupe, le tribunal de commerce d'Alençon avait organisé une audience le 16 mai 2024 pour étudier un plan de cession. Cette initiative visait à trouver un repreneur capable de sauver tout ou partie des activités du Groupe Renard. Cependant, aucune solution concrète n'a émergé à l'issue de cette audience, laissant le groupe dans une situation difficile.

Un chiffre d'affaires en chute et des résultats chroniquement négatifs

Le déclin financier du Groupe Renard est marqué par une baisse de chiffre d'affaires notable, passant de 10 millions d'euros en 2020 à 6,23 millions en 2023, soit une réduction de près de 40 %. Cette chute reflète les mutations du marché de l'imprimerie, avec une demande de plus en plus faible pour les impressions papier face à la montée des solutions numériques. De plus, le groupe affichait des résultats chroniquement négatifs, accentuant ses difficultés économiques et rendant la recherche d'un repreneur encore plus complexe.

Une gouvernance sans succession et un avenir incertain

L'absence de plan de succession a également joué un rôle important dans les difficultés actuelles du Groupe Renard. Michel Renard, fondateur du groupe et toujours à sa tête à 82 ans, n'a jamais organisé la relève de sa direction. Cette absence de stratégie de continuité a contribué à la fragilisation du groupe, incapable d'anticiper les changements du marché de l'imprimerie et de se repositionner efficacement.

La situation du Groupe Renard illustre les défis auxquels est confronté le secteur de l'imprimerie traditionnelle. Les transformations rapides vers des solutions numériques et l'automatisation, la baisse de la demande, et l'absence de stratégie de succession ont conduit ce groupe historique à une situation incertaine.

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