Insolvabilité d'Inapa : Reprises partielles envisagées, quel avenir pour l'industrie papetière ?

Inapa, le géant de la distribution de papier, fait face à une procédure d'insolvabilité après la défaillance de sa filiale allemande. Alors que des investisseurs se positionnent sur certaines divisions, d'autres parties du groupe restent sans proposition.

Le groupe portugais Inapa, spécialisé dans la distribution de papier, a entamé une procédure d'insolvabilité auprès de la justice portugaise à l'été 2024. Cette décision a été précipitée par la faillite de sa filiale allemande, Inapa Deutschland, annoncée le 22 juillet 2024. La filiale a souffert d'un déficit de trésorerie de 12 millions d'euros, un montant que la direction n'a pas réussi à combler, malgré des tentatives de refinancement avec le soutien des actionnaires, dont Parpublica, l'entreprise publique qui détient 45 % d'Inapa.

L'échec des négociations avec les créanciers et l'incapacité à stabiliser la situation financière de la filiale allemande ont conduit à une détérioration rapide de l'ensemble du groupe. Conséquence directe de cette défaillance, la maison mère Inapa Investimentis, Participacoes e Gestao (Inapa IPG) a dû déposer une demande d'insolvabilité.

Fondée en 1965, Inapa est une entreprise historique dans la distribution de papier, avec une présence dans une dizaine de pays et un effectif de 1 500 employés. Cependant, les performances financières du groupe se sont dégradées ces dernières années. En 2023, Inapa a enregistré des pertes nettes de 8 millions d'euros, un net recul par rapport aux bénéfices de 17,8 millions d'euros réalisés en 2022. Cette baisse de rentabilité, accentuée par des difficultés structurelles dans l'industrie papetière, a contribué à la situation actuelle.

Propositions de reprise : des actifs en pointillé

L'administrateur de l'insolvabilité, Bruno da Costa Pereira, a reçu des offres pour certains segments du groupe, mais aucune proposition globale pour l'intégralité des actifs. Quatre offres distinctes ont été déposées, ciblant principalement les divisions basées au Portugal et en France, tandis que les filiales en Allemagne, en Espagne, en Belgique et en Turquie n'ont suscité aucun intérêt concret. Cette situation soulève des inquiétudes sur la viabilité de ces filiales et les éventuelles suppressions d'emplois à court terme.

Un point notable concerne la proposition d'acquisition de la filiale Inapa Packaging SAS par Next Pack SAS pour 20 millions d'euros. Cependant, cette offre est conditionnée à l'approbation des autorités françaises de la concurrence. Cette reprise viserait également les filiales françaises spécialisées dans l'emballage, telles que SEMAQ et Embaltec SAS.

Prochaines étapes : incertitudes et espoirs

La réunion des créanciers prévue le 27 septembre 2024 devrait permettre de clarifier la direction future du groupe. Bien que des propositions aient été déposées pour certaines filiales, le sort de nombreuses divisions reste incertain. Les créanciers auront à décider s'ils acceptent les offres actuelles ou s'ils souhaitent explorer d'autres options pour maximiser les actifs de l'entreprise.

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