L'emballage plastique reste omniprésent dans la grande distribution en France, malgré les tentatives de réduction. Selon une étude commandée par DS Smith, environ 40 % des articles alimentaires en supermarché utilisent du plastique qui pourrait être évité ou remplacé. Cette situation soulève plusieurs problématiques, tant sur le plan économique que technique.
Les distributeurs et fabricants sont confrontés à des coûts élevés lorsqu'ils envisagent de remplacer le plastique par des matériaux plus durables, comme le carton ou les fibres. Selon l'étude, 40 % des professionnels interrogés identifient ce surcoût comme le principal frein à la transition vers des emballages plus respectueux de l'environnement. Dans un marché où la compétitivité est rude, ces dépenses supplémentaires compliquent la situation, car la plupart des consommateurs ne semblent pas disposés à payer plus cher pour des emballages durables.
La deuxième difficulté majeure concerne la perception des consommateurs. L'étude révèle que près des deux tiers des professionnels (65 %) craignent une réaction négative des clients face à la réduction du plastique. En effet, la commodité reste une priorité pour beaucoup de consommateurs, et toute altération de l'expérience d'achat, comme la suppression des emballages plastiques pratiques, pourrait avoir un impact sur les ventes.
Bien que des alternatives au plastique existent, comme les emballages en fibre ou les bioplastiques, leur mise en oeuvre à grande échelle reste limitée. L'étude montre que 88 % des plastiques superflus pourraient être remplacés, mais cela nécessite des investissements en recherche et développement.
La France se distingue par une moindre utilisation du plastique dans ses supermarchés (60 % contre 70 % au Royaume-Uni). Cette performance est en partie attribuée à la forte présence de produits vendus en vrac, ainsi qu'à la réglementation interdisant progressivement les emballages plastiques pour les fruits et légumes frais. Néanmoins, malgré ces efforts, une grande partie des produits transformés et emballés reste sous plastique, notamment les boissons non alcoolisées et les produits laitiers.
La transition vers des emballages durables dans le secteur alimentaire est en marche, mais reste semée d'embûches. Entre contraintes économiques, innovations à développer et perception des consommateurs à transformer, le chemin est encore long. Les prochaines années seront cruciales pour atteindre les objectifs fixés, et l'instauration d'un cadre réglementaire global pourrait être l'un des leviers essentiels pour favoriser cette transformation.