L'inondation de l'hiver 2023 dans le Pas-de-Calais a laissé des traces indélébiles dans les ateliers de la SIB, situés près de la rivière La Liane. Le niveau d'eau, qui avait envahi l'atelier sur une hauteur d'un mètre, a endommagé la quasi-totalité des équipements électroniques. Depuis, seulement trois des sept lignes de production de l'usine ont pu redémarrer, diminuant d'un tiers la capacité de production initiale.
Marc Leroy, directeur de SIB, témoigne des ravages : « On voit encore la trace de l'eau sur les machines. Toutes les armoires de pilotage et électroniques ont été noyées ».
Cette catastrophe met en lumière la vulnérabilité des entreprises industrielles locales face aux risques climatiques croissants, un problème qui pourrait devenir critique si des mesures de protection ne sont pas mises en place.
Outre les dommages matériels, l'imprimerie SIB doit composer avec la chute du marché des prospectus. Une diminution de 50 % de la demande sur ce segment ces derniers mois accentue la pression économique, rendant les investissements de réparation impossibles à envisager sans risques financiers majeurs. Cette tendance, affectant l'ensemble de l'industrie graphique, force les entreprises à s'interroger sur leur viabilité et leurs options de diversification. Pour SIB, déjà affaiblie par la perte de capacité de production, ce ralentissement constitue un frein supplémentaire à sa relance et renforce l'urgence d'une restructuration. Lire : L'imprimerie SIB engloutie par les eaux et Debout toute la nuit l'imprimerie SIB luttera contre la 3e crue de la semain.
Dans ce contexte difficile, SIB a entamé une procédure de sauvegarde judiciaire, effective depuis le 16 octobre 2024, et annoncera en novembre un plan de sauvegarde de l'emploi. L'objectif : limiter l'impact social en minimisant le nombre de départs. Sur les 150 employés actuels, 70 postes devraient toutefois être supprimés, marquant un tournant pour l'entreprise qui doit adapter son organisation pour rester opérationnelle. « Pour ceux qui partent comme pour ceux qui restent, il n'y a rien de simple », admet Marc Leroy, soulignant l'aspect humain et social des restructurations. L'entreprise met ainsi l'accent sur un accompagnement pour les employés impactés et prévoit des dispositifs de reconversion interne.