Adobe a récemment annoncé une collaboration avec Zazzle, visant à intégrer des options de commande d'impression dans Adobe Express. Avec cette fonctionnalité, les utilisateurs peuvent non seulement concevoir, mais aussi commander des produits imprimés, tels que des cartes ou des T-shirts, directement depuis l'application. Cependant, ce mouvement soulève des préoccupations parmi les imprimeurs et les créatifs qui se sentent délaissés par l'éditeur, inquiet de voir Adobe jouer le rôle d'intermédiaire dans un secteur traditionnellement indépendant.
Des clients déconcertés par le partenariat avec Zazzle
Zazzle, acteur de l'impression à la demande, assure désormais le traitement complet des commandes générées sur Adobe Express, de l'impression à la livraison. Ce partenariat réduit la dépendance des utilisateurs envers les imprimeurs locaux ou leurs propres solutions d'impression, poussant ces derniers à se tourner vers une plateforme unifiée où Adobe se présente à la fois comme outil de création et facilitateur d'impression. Pour de nombreux clients, ce choix d'Adobe ressemble à un désengagement vis-à-vis des standards professionnels, limitant l'autonomie et les choix d'impression personnalisés.
Un conflit d'intérêts face à la communauté des imprimeurs ?
Avec cette expansion, Adobe ne se contente plus de fournir un outil créatif. Désormais, l'entreprise facilite aussi directement les commandes d'impression. Cette initiative est perçue comme un frein à la diversité des options de production disponibles pour les clients, centralisant des services habituellement assurés par des imprimeurs locaux ou spécialisés. Ce conflit d'intérêts pourrait accentuer les tensions, Adobe semblant peu à peu occuper une place monopolistique, au détriment des imprimeurs qui voient une partie de leur marché se réorienter vers cette plateforme unifiée.
Une nouvelle capacité jugée en décalage avec les attentes créatives
Les utilisateurs fidèles d'Adobe, notamment ceux travaillant dans des environnements professionnels créatifs, manifestent des réserves sur cette nouvelle orientation. Avec des fonctionnalités limitées aux produits proposés par Zazzle, l'outil d'Adobe pourrait réduire l'éventail de possibilités qui sont au cœur des attentes des créatifs. En préférant une impression standardisée, Adobe risque de se heurter aux attentes de clients exigeants qui apprécient la liberté créative permise par des imprimeurs spécialisés, capables de répondre à des demandes sur mesure et de qualité.
Le modèle de commission zéro : vraie stratégie ou appât marketing ?
Aubrey Cattell a annoncé qu'Adobe ne prendrait aucune commission pour les partenaires d'impression externes, ce qui suscite des doutes quant à la sincérité sur l'avenir de cette promesse.
Si, pour le moment, Adobe assure ne pas toucher de commission sur les commandes, les observateurs avertis se questionnent sur la viabilité d'un tel modèle à long terme. Le risque de voir Adobe instaurer un modèle de rémunération pour ces services reste en tête des préoccupations, avec l'impression qu'il s'agit avant tout d'une phase de séduction pour attirer les utilisateurs vers Adobe Express. Le fait qu'Adobe se réserve la possibilité de modifier ce modèle à tout moment, pourrait constituer une nouvelle source d'insécurité.
Les récents changements de l'offre Adobe : la goutte de trop pour les clients ?
L'inclusion des couleurs Pantone, désormais payantes dans Adobe Creative Cloud avec Pantone Connect, avait déjà provoqué une onde de choc dans la communauté des créatifs. Cette nouvelle fonctionnalité d'impression s'ajoute à une série de décisions perçues comme des manœuvres pour contrôler de nouveaux segments de marché. En s'orientant vers une impression grand public au détriment des standards qualitatifs et techniques prisés par les professionnels, Adobe semble détourner une partie de son cœur de clientèle pour se repositionner en acteur global de la création à la commande.
Cette démarche d'Adobe pourrait marquer un tournant pour le secteur de l'impression. Reste à voir si les utilisateurs, notamment les professionnels du secteur, accepteront cette transformation. Ironiquement, la même semaine, Apple a signé un accord pour acquérir Pixelmator, un concurrent sérieux de Photoshop !