Le Moulin du Got en Haute-Vienne redonne vie aux épluchures de légumes en les transformant en papier artisanal haut de gamme. Ce procédé écologique attire des professionnels comme des restaurateurs, créant un véritable engouement pour ce papier unique. Voici comment ce projet antigaspi rencontre un succès croissant.
Le Moulin utilise les épluchures de légumes comme matière première, récoltées localement dans les cantines de la région. Ce papier, riche en textures et en couleurs, est fabriqué selon des méthodes traditionnelles de papeterie. Les fibres de légumes, telles que celles de poireaux ou de carottes, sont intégrées directement dans la pâte à papier, ce qui permet de conserver leurs couleurs naturelles.
La fabrication se fait à la main, dans une logique de circuit court. Selon Marie-Claire Cluzel, directrice du Moulin du Got, cette démarche est le fruit de longues expérimentations pour obtenir une matière première qui se travaille bien. Ce papier se distingue par sa texture irrégulière et son apparence brute, qui rappellent son origine végétale.
Le Moulin du Got perpétue la tradition des papetiers du XVe siècle, en produisant des papiers d'exception en coton, lin et chanvre, destinés aux Beaux-Arts et aux arts graphiques : aquarelle, pastel, gravure, calligraphie, lithographie. La machine à papier du XIXe siècle, remise en service, produit de grandes feuilles de carton-chiffon, épaisses et brutes, très prisées des artistes.
La production de papier végétal fait naître un intérêt croissant pour des matériaux durables et artisanaux dans l'univers de la papeterie. Le Moulin du Got ne peut fournir qu'en petites quantités, mais cette rareté participe au prestige du produit. D'autres secteurs, comme celui de l'hôtellerie, pourraient être séduits par ce type de produit.