Papeterie Chapelle Darblay : le gouvernement face à un ultimatum pour sauver la papeterie

La papeterie Chapelle Darblay, symbole de l'économie circulaire en France, joue son avenir d'ici au 20 décembre 2024. Fibre Excellence et Veolia, moteurs du projet, attendent un soutien financier de 43 millions d'euros de la part de l'État pour relancer le site et préserver son rôle dans la chaîne graphique. Une échéance décisive pour cet emblème industriel, fermé depuis plus de quatre ans.

La papeterie Chapelle Darblay, située près de Rouen, s'apprête à écrire un nouveau chapitre après une fermeture qui avait laissé 230 salariés sans emploi en 2020. Ancien producteur de papier journal recyclé, le site fait désormais l'objet d'un projet ambitieux de reconversion industrielle porté par Fibre Excellence et Veolia. Cette initiative vise à transformer la machine PM6 pour produire 400 000 tonnes de papier pour carton d'emballage, répondant ainsi à une demande croissante sur ce segment.

La relance de Chapelle Darblay nécessite un investissement total de 245 millions d'euros, dont 70 millions de fonds propres. Si la maison mère de Fibre Excellence s'est engagée à hauteur de 27 millions, le projet reste conditionné à un soutien public de 43 millions pour rassurer les investisseurs privés et finaliser le montage financier. À quelques jours de la date butoir du 20 décembre 2024, le gouvernement est sous pression pour débloquer cette participation cruciale.

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Pour Veolia, acteur majeur du projet, Chapelle Darblay est une opportunité de mettre en œuvre une véritable économie circulaire. Le site pourrait transformer les gisements importants de papier usagé issus de la région de Rouen et de l'Île-de-France.

Nous sommes prêts à alimenter le site en grandes quantités de papier usager sur une dizaine d'années, cette initiative permettrait de réduire l'exportation des déchets valorisables, une problématique critique pour l'industrie - déclare Jean-François Nogrette, directeur général de Veolia France.

Au-delà de la dimension écologique, le projet Chapelle Darblay s'inscrit dans une dynamique de réindustrialisation, défendue par l'État. Ce dossier illustre les défis que représente la sauvegarde des savoir-faire industriels tout en les adaptant aux exigences actuelles. En 2022, la préemption du site par la métropole Rouen Normandie avait permis de préserver son potentiel industriel face à un projet qui envisageait son démantèlement.

L'accord entre Veolia et Fibre Excellence est conditionné à une transaction prévue avant le 20 décembre 2024. Si le financement n'est pas bouclé à temps, la vente du site pourrait être remise en question, entraînant un nouveau blocage pour ce projet emblématique. Fibre Excellence, après avoir investi 3 millions d'euros annuels pour la sécurité et les visites du site, exige une décision rapide de la part des pouvoirs publics.

Chapelle Darblay incarne à la fois les défis et les opportunités de l'industrie en France. Avec une capacité de recyclage historique de 480 000 tonnes par an, le site pourrait devenir un modèle de transition écologique et industrielle. Pour cela, l'État, les collectivités et les acteurs privés doivent collaborer pour faire de cette relance un exemple de synergie réussie.

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