Après 116 ans d'histoire, l'imprimerie Deval (26) ferme ses portes

La fermeture de l'imprimerie Deval, vieille de 116 ans, symbolise les défis croissants du secteur face à la digitalisation, la hausse des coûts et la rareté des savoir-faire techniques.

Fondée en 1908 à Romans-sur-Isère, l'imprimerie Deval a traversé cinq générations, accompagnant l'évolution des techniques d'impression et des besoins du marché. Avec ses presses Creusot-Loire datant de plusieurs décennies, l'entreprise incarnait un savoir-faire artisanal rare. Mais ce patrimoine industriel n'a pas suffi à surmonter les défis d'un secteur en pleine mutation.

Simon Rouxel, dirigeant de la cinquième génération, confiait : « Nous avons été confrontés à des coûts de matières premières extrêmement élevés, en plus de la période Covid, qui nous a déjà fragilisés. »

Comme de nombreuses imprimeries françaises, Deval a subi de plein fouet l'augmentation des coûts des matières premières, notamment du papier, et de l'énergie. Ces contraintes ont été exacerbées par la digitalisation, qui a progressivement érodé les marchés traditionnels du papier imprimé au profit des supports numériques.

Simon Rouxel explique : « C'est le savoir-faire qui nous a fait défaut. Nous pensions que la machine nous lâcherait un jour, mais ce sont les ressources humaines qui ont manqué. »

Outre ces enjeux économiques, la fermeture de l'imprimerie Deval met en lumière un problème structurel : la dépendance aux savoir-faire techniques. La presse Creusot-Loire, essentielle pour l'impression des journaux locaux L'Impartial et L'Écho Drôme-Ardèche, nécessitait une expertise transmise de génération en génération. Or, deux arrêts maladie parmi les employés formés à cette machine ont paralysé la production, précipitant la décision de liquidation. Désormais, les journaux L'Impartial et L'Écho Drôme-Ardèche sont produits par un sous-traitant situé dans l'Hérault.

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