L'imprimerie SIB, implantée près de Boulogne-sur-Mer, traverse une période difficile marquée par une série de crises. La pandémie de COVID-19 en 2020, la flambée des coûts de l'énergie en 2022, et les inondations en 2023 ont pesé lourdement sur l'activité de l'entreprise. À cela s'ajoute un virage du secteur de la grande distribution, avec la fin de l'impression de prospectus papier pour des clients majeurs comme Leclerc. Lire : SIB : l'imprimerie de Saint-Léonard face à des licenciements
Ces difficultés ont conduit l'entreprise à recourir au chômage partiel pour de nombreux salariés, avant d'être placée en redressement judiciaire. La restructuration en cours menace 78 postes, soit près de 60 % des effectifs.
Une prime supra-légale au cœur des revendications
Si les salariés reconnaissent les difficultés économiques de la SIB, c'est le traitement des licenciements qui provoque leur colère. Ils réclament le versement d'une prime supra-légale de 10 000 euros pour compenser la perte d'emploi et faciliter leur reconversion.
Frédéric Fortin, secrétaire du CSE et syndiqué CGT, insiste : « On sait qu'on va partir, mais on veut partir dans la dignité, avec un minimum pour redémarrer. »
Cependant, les négociations avec la direction et l'administrateur judiciaire restent dans l'impasse. Marc Leroy, directeur de la SIB, affirme : « Nous explorons des solutions, mais dans le cadre du redressement judiciaire, nous devons respecter les contraintes légales. Une prime de 10 000 euros semble difficilement réalisable. »
Depuis le début du blocage, des palettes et des pneus en feu empêchent l'accès au site. Plus aucun camion n'entre ni ne sort de l'imprimerie. Les grévistes, organisés en équipes, se relaient jour et nuit pour maintenir la pression. Cyril, receveur rotative depuis 31 ans, résume l'état d'esprit des salariés : « S'il faut passer Noël ici, on le fera. Cela fait 13 mois qu'on attend des solutions, on ne partira pas les mains vides. »
Chaque jour de blocage entraîne des pertes financières significatives pour l'entreprise. Marc Leroy estime le coût à « plus de 100 000 euros par jour. » Une prochaine réunion est prévue le 8 janvier, mais les grévistes espèrent obtenir un accord avant cette date, en mobilisant notamment les élus locaux pour soutenir leurs revendications.