Liquidation de l'Imprimerie La Platine : une page se tourne pour un savoir-faire traditionnel

La dernière imprimerie artisanale de Marseille n'est plus. Après vingt-cinq ans d'un savoir-faire reconnu, l'entreprise fondée par Odile Coulange n'a pas résisté aux contraintes économiques et à l'absence de soutien financier. Une fermeture marquée par l'émotion des juges, saluant une carrière exemplaire.

Le tribunal de Commerce de Marseille a acté, ce 15 janvier 2025, la liquidation de l'Imprimerie La Platine, dernière imprimerie artisanale de la cité phocéenne. Après un quart de siècle d'activité et un savoir-faire reconnu, l'entreprise créée et dirigée par Odile Coulange emporte avec elle une partie de l'histoire locale des métiers de l'impression.

La petite imprimerie était spécialisée dans des procédés artisanaux rares, comme la typographie et le façonnage manuel, un savoir-faire souvent mis en lumière lors d'événements tels que les Journées européennes des métiers d'art.

Les raisons d'une liquidation judiciaire

Le contexte économique difficile pour les petites structures artisanales, combiné à une transition numérique rapide, a fragilisé la position de La Platine. Malgré une gestion exemplaire saluée par les mandataires judiciaires, l'entreprise n'a pas pu surmonter les défis financiers.

En 2020, Odile Coulange transforme l'Imprimerie La Platine en association pour préserver son patrimoine, faute de stabilité économique. La municipalité l'incite à chercher un mécène, qu'elle trouve, permettant à l'entreprise de fonctionner encore deux ans. Mais en mars 2023, le mécène se retire soudainement, privant La Platine de son soutien financier. Ne pouvant surmonter ses créances, l'entreprise annonce sa fermeture définitive. Le matériel emblématique, dont les presses typo Heidelberg, est mis en vente.

Des juges partagés entre émotion et obligation

Lors de l'audience du 15 janvier, les juges du tribunal de Commerce ont exprimé leur regret face à la liquidation de l'entreprise d'impression. En saluant la carrière exemplaire de la dirigeante, ils ont témoigné de leur respect pour le travail accompli. Cette reconnaissance humaine contraste avec la dureté de la décision, témoignant d'un moment chargé d'émotion.

"Je ne m'attendais pas à recevoir les félicitations des juges et m'entendre dire qu'ils ne voulaient pas me liquider mais préféraient me dire qu'ils me libéraient" confie la dirigeante Odile Coulange sur Facebook.

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