Depuis 15 jours, une partie du personnel du journal clermontois La Montagne, appartenant au groupe Centre France, est en grève. Les salariés protestent contre l'absence d'augmentation salariale et les suppressions de postes annoncées avec le transfert de l'imprimerie à Cébazat, près de Clermont-Ferrand. Depuis le début du mouvement social, les éditions papier du quotidien du Puy-de-Dôme ne sont pas toujours imprimées, limitant la diffusion à la version numérique.
Inquiétude sur le transfert de l'imprimerie
Le projet du nouveau centre d'impression de La Montagne à Cébazat attendue pour le deuxième semestre 2025 suscite des inquiétudes. À France Bleu, Laurence Couperier, déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ) à Clermont-Ferrand, affirme que cette relocalisation pourrait entraîner la suppression d'une vingtaine de postes.
Un gel des salaires à l'origine de la mobilisation
Un autre motif de grève concerne les négociations annuelles obligatoires (NAO). Selon la radio régionale RVA, les syndicats avaient demandé une augmentation de 4 %, mais la direction a refusé toute hausse de rémunération pour 2025. Ce refus est vivement critiqué par les représentants du personnel, qui dénoncent un manque de dialogue au sein du groupe.
Et le malaise dépasse La Montagne. D'après un communiqué des syndicats, la baisse des effectifs touche aussi les hebdomadaires du groupe Centre France, comme La Gazette de Thiers, Le Journal de Gien et Le Pays Roannais. En huit ans, le nombre de CDI aurait chuté de 42 %, menaçant la qualité de la couverture locale.
Une situation économique tendue selon Centre France
Face à ces revendications, la direction de Centre France met en avant des difficultés financières croissantes. Dans un courrier adressé aux salariés et cité par France Bleu, elle avertit que le résultat d'exploitation du groupe sera négatif en 2025, aggravé par les pertes accumulées lors de la grève. Elle rappelle que le groupe, dépourvu d'actionnaire capable de compenser ces déficits, se trouve dans une situation critique. "Sans reprise de l'activité normale, c'est à une crise historique que nous serons confrontés", prévient la direction.