Grille des salaires 2025 de l'imprimerie de labeur : un ajustement sous contrainte

Compte tenu de l'inflation et de la situation des entreprises, la revalorisation des salaires minimas, qui n'a pas été signée par le GMI, est cette année bien plus importante que les années précédentes.

Le 25 février 2025, l'UNIIC et les syndicats de salariés de la branche des industries graphiques ont signé un accord sur la revalorisation des salaires minima hiérarchiques, applicable à partir du 1er mai 2025. Cet accord fixe une augmentation de 1,3 % sur l'ensemble de la grille salariale, un taux bien en deçà de celui appliqué en 2024 (2,5 %). Loin d'être anodine, cette évolution reflète les tensions économiques du secteur.

Une revalorisation freinée par un contexte économique dégradé

Le secteur de l'imprimerie de labeur continue d'affronter des mutations profondes. La numérisation croissante des canaux de communication, la contraction du marché de la presse périodique et des imprimés publicitaires pèsent sur la trésorerie des entreprises.
Dans ce contexte, la décision d'opter pour une augmentation plus modérée que les années précédentes vise à équilibrer la nécessité de valoriser les compétences et les difficultés financières persistantes.

Deux innovations à prendre en compte cette année

Pascal Bovéro, délégué général de l'Union nationale de l'imprimerie et de la communication (Uniic), relève deux autres difficultés : "Comme chaque année, la branche négocie la révision des salaires minima hiérarchiques en tenant compte de l'inflation et de la situation des entreprises. Cette année, contrairement aux années précédentes, les négociateurs paritaires devaient faire face à deux innovations : la mise en œuvre de la classification nouvelle avec les conséquences que l'évaluation des postes pouvait avoir sur la hiérarchie des salaires dans les entreprises. et la convergence des grilles imprimerie de labeur, sérigraphie, reliure brochure."

Signé en juin 2024, l'accord sur la classification a rénové les emplois-repères et leur cotation, impliquant une refonte des niveaux salariaux. Parmi les ajustements notables, la segmentation du groupe IV a conduit à la création d'un nouvel échelon (IVB), avec un salaire minimum de 2 212 euros.

Un accord contesté par le GMI

Si l'accord paritaire garantit une revalorisation des salaires, il ne fait pas l'unanimité. Le Groupement des métiers de l'impression et de la communication (GMI) a en effet choisi de ne pas le signer, invoquant une situation économique alarmante.
L'organisation patronale souligne la fragilité accrue du secteur, marquée par une augmentation des licenciements économiques et la nécessité de conclure un accord sur l'activité partielle de longue durée (APLD-R) pour accompagner les baisses d'activité durables.

D'après le GMI, "une hausse généralisée des salaires risquerait d'aggraver encore davantage les tensions financières pesant sur ces entreprises, dont certaines se trouvent déjà en grande difficulté". L'organisation recommande une approche au cas par cas, incitant les entreprises qui en ont la capacité à accorder des hausses individuelles en fonction de la performance et des qualifications.

Les effets de la nouvelle classification sur les rémunérations

Et comme le souligne Pascal Bovéro, "au-delà de cette politique de branche, compte tenu des aléas qui pèsent sur l'activité des entreprises (qui nous conduisent à signer un accord activité partielle de longue durée), les entreprises optent de plus en plus pour des politiques salariales internes fondées avant tout sur la performance et la reconnaissance des qualifications."

Voici la nouvelle grille des salaires 2025 mensuels bruts minima pour 152 h 25 par mois aiu 1er mai :



Cet accord a été signé par l'organisation patronale l'Uniic et tous les syndicats de salariés, excepté la Fédération française des syndicats de la communication écrite, graphique et audiovisuelle (FC-CFTC), à savoir la Fédération des travailleurs des Industries du Livre, du Papier et de la Communication (Filpac-CGT), la Fédération du livre CGT-FO, la Fédération communication, conseil, culture (Fédération de F3C-CFDT) et les Industries Polygraphiques de la Confédération française de l'encadrement et Confédération générale des cadres (IP CFE-CGC).

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