Le papetier intégré Gascogne, dont le siège est à Mimizan dans les Landes, a publié le 27 mars ses résultats financiers pour l'exercice 2024. Dans un contexte de marché tendu, marqué par une normalisation des prix de vente et une demande en retrait, son chiffre d'affaires s'établit à 391,2 millions d'euros, en baisse de 4,9 % par rapport à 2023.
Des investissements structurants pour le site de Mimizan
La performance annuelle du groupe de 1400 salariés répartis sur 13 usines dans le monde a été tirée par un second semestre en croissance (+8 %), qui a permis d'amortir le recul enregistré au premier semestre (-15 %). Ce dernier a notamment été impacté par un arrêt de deux mois de la papeterie, consécutif à une interdiction de redémarrage de la machine MAP3 par l'organisme de contrôle. Cette situation a lourdement pesé sur l'activité Papier, dont l'EBITDA chute de 13,3 millions d'euros, retombant à l'équilibre.
Face aux difficultés structurelles de son pôle papetier, Gascogne poursuit son projet majeur de modernisation avec l'installation d'une nouvelle machine à papier à Mimizan. Ce chantier, estimé à 275 millions d'euros, vise à remplacer trois équipements anciens par une ligne plus performante. À fin 2024, 113 millions d'euros ont déjà été investis, et le groupe table sur une mise en service fin 2026, avec une montée en charge courant 2027.
Dans le détail des activités, le segment Bois progresse nettement avec un chiffre d'affaires de 41,8 millions d'euros (+25 %), porté par le redémarrage du marché des bois de sciage à partir de mars et l'EBITDA repasse en territoire positif à 1,5 million d'euros.
L'activité Flexible (qui concentre la production de matériaux multicouches) enregistre également une légère progression avec un EBITDA à 14,4 millions d'euros, confirmant la solidité des deux sites de production. Le second semestre, plus porteur, a permis une reprise des volumes. En revanche, le segment Sacs souffre encore des difficultés de ses débouchés (construction, chimie), particulièrement en Allemagne, avec un EBITDA en baisse de 2,4 millions d'euros.
Et l'activité Sac est en baisse avec un chiffre d'affaires de 117,6 millions d'euros contre 126,7 millions en 2023 et un EBITDA à 11,2 millions contre 13,6 l'année précédente.
Un résultat net légèrement déficitaire
Sur l'ensemble de l'exercice, l'EBITDA consolidé s'élève à 28,6 millions d'euros (contre 40 millions d'euros en 2023). Le résultat opérationnel courant est ramené à 6,1 millions d'euros (contre 18 millions d'euros), et le résultat net consolidé ressort légèrement négatif à -0,6 million d'euros, contre un bénéfice de 9,7 millions d'euros l'année précédente. Cette évolution reflète les surcoûts liés à l'arrêt de la papeterie, combinés à une hausse des amortissements.
Poursuite des investissements et vigilance sur les coûts
Malgré le manque de visibilité pour 2025, notamment sur les marchés des sacs et papier, Gascogne affirme maintenir ses efforts en matière de modernisation industrielle et de R&D. Les premiers mois de l'année semblent confirmer la dynamique du second semestre 2024, avec quelques signaux favorables sur les segments Bois, Sacs et Flexible. Le groupe reste attentif à l'évolution des coûts des matières premières, de l'énergie et du transport, tout en poursuivant une politique stricte de maîtrise des charges.