Le groupe allemand des médias Axel Springer a décidé de ne plus acheter de papiers au Canadien Produits forestiers Résolu. En cause : les tensions entre le producteur de papiers et l'association écologique Greenpeace.
"Vu l'escalade actuelle tant juridique que dans la communication, du côté de Résolu, Axel Springer a, fin 2014, mis fin à sa relation contractuelle", a expliqué Michael Schneider, porte-parole du groupe, à l'AFP.
"Tant que la situation entre Résolu et les groupes d'intérêt concernés n'aura pas changé, Axel Springer ne passera pas de nouveaux contrats", maintient-il. Il précise également avoir "développé de nouvelles alternatives pour remplacer le papier d'impression canadien".
Un coup dur pour le producteur de papier qui a vu cette année ses ventes stagner.
Selon les derniers chiffres diffusés par le groupe, Axel Springer (qui imprime en Allemagne) s'est procuré en 2013 quelque 20 000 tonnes sur le sol canadien sur ses 315 000 tonnes nécessaires.
Une guerre qui remonte à 2013
Depuis 2013, Produits forestiers Résolu et les associations environnementales, ForestEthics et Greenpeace, se mènent une guerre ouverte.
Les organisations écologistes dénoncent la destruction des forêts du nord de la province et le non-respect des droits de communautés autochtones liés à la forêt.
Le papetier québécois s'est ainsi vu retirer sa certification environnementale FSC il y a deux ans, et a également perdu de nombreux clients américains (lire Les pressions de Greenpeace feront-elles fermer une usine à papier ?).
Mais Résolu contre-attaque
Le producteur de papiers, quant à lui, poursuit l'association pour diffamation demandant 7 millions de dollars de dommages et intérêts (4,7 millions d'euros).
"Les normes de Résolu sont parmi les plus rigoureuses au monde. Greenpeace utilise des faits inexacts pour recevoir du financement", a déclaré Karl Blackburn, directeur aux affaires publiques de Produits forestiers Résolu, à Radio Canada.
De plus, l'entreprise a lancé une grande campagne offensive. Elle a publié des encarts publicitaires dans plusieurs journaux nationaux contre cette désinformation. Le groupe a également créé un site internet et une pétition.
"Joignez dès aujourd'hui les travailleurs, les membres des Premières Nations et les maires des 500 municipalités du Québec et de l'Ontario qui ont condamné ces campagnes de désinformation" peut-on lire.