Avec Gildas Rondepierre, organisateur du salon In-Com.
Gildas Rondepierre, vous avez organisé l'an dernier la première édition d'In-Com Marseille. Vous revenez cette année, les 29 et 30 mai…cela s'est donc bien passé ?
Gildas Rondepierre, organisateur du salon In-Com - Très bien ! L'an dernier, le salon s'est très bien passé. La marque de fabrique de cette manifestation, c'est de proposer un rendez-vous en région à taille humaine.
Il s'agit de rencontrer des professionnels de la communication visuelle, en attirant des visiteurs qui ne se rendront pas forcément à Paris. En contrepartie du déplacement des exposants, le Salon fait venir des visiteurs que les exposants ne connaissent pas.
Il est intéressant d'aller à Marseille, également, pour le marché du Sud-Est, car il n'y a pas de précédent local. Marseille 2012, c'était un ballon d'essai, plutôt bien transformé.
Vous êtes aussi allé à Nantes…
GR - Nantes, c'était vraiment très bien. Une première édition, un petit salon, mais vraiment beaucoup de visiteurs.
Et à plus long terme, quels projets formez-vous pour ces salons ?
GR - L'objectif pour In-Com, c'est de développer chaque année, en maintenant l'itinérance en France, deux rendez-vous, pour toucher un maximum de professionnels dans l'Hexagone.
Il y a une vraie carte à jouer dans ces rendez-vous, focalisés sur le cœur de cible. Les exposants sont donc certains d'accueillir de très « bons » visiteurs.
Ces salons sont peut-être même trop ciblés, mais je pars d'un postulat : faire venir du monde, c'est facile. En revanche, faire venir des professionnels qui intéressent les exposants, c'est plus compliqué.
In-Com n'a pas la volonté d'élargir le spectre de la communication, sinon le risque serait d'attirer des gens qui n'intéresseraient pas les exposants. Et les exposants savent faire la différence…
Mais il y a une tendance générale à diminuer le nombre de salons.
GR - C'est vrai, car les exposants sont dans une conjoncture tendue et aujourd'hui, tout un chacun est plus attentif à la dépense. Les professionnels veulent dépenser en ayant une certitude que cela va leur rapporter quelque chose.
Cette incertitude plane sur l'organisateur du salon, comme sur tout le monde.
Du coup, est-il pertinent d'organiser un salon ?
GR - On pourrait effectivement considérer qu'il y a trop de salons, mais les exposants recherchent la qualité en termes d'investissements.
Certains constructeurs, par exemple, ne participent plus qu'aux salons très importants comme la Drupa…
GR - Exact. Mais dans l'avenir, les salons généralistes seront plus susceptibles de souffrir que des salons concentrés sur le cœur de cible.
Car la participation à un salon suppose pour les gens de se rendre disponibles…
GR - Oui ! et il y le facteur financier. La conjoncture est dégradée psychologiquement, on ne dépense que pour ce qui est ciblé, pour être certain de trouver ce qu'on est venu chercher.
Concernant le remplissage du hall, cette année il y aura à peu de chose près la même chose que l'an dernier. La difficulté, c'est que tout se fait au dernier moment. C'est un vrai problème. C'était ainsi pour Nantes, mais Nantes s'est révélé être un très bon salon. Comme quoi…
Alors bien sûr, on ne vous donne pas les infos pour avancer en tant qu'organisateur. J'étais directeur de Viscom de 2001 à 2007 ! alors je suis en mesure de voir la différence en termes d'habitudes. A l'époque, tout se réservait avec un an d'avance...
Et aujourd'hui ?
GR - Aujourd'hui, pour des salons périphériques, cela ne fonctionne plus comme cela.
Pour vous dire à quel point cela a changé, à Nantes nous avons renoncé, cette année, à éditer le guide de visites : nous n'avions pas les éléments. Ce sera pareil pour Marseille ! c'est une nouvelle façon de travailler. Ceci dit, cela ne traumatise pas les visiteurs ! ni les exposants d'ailleurs…
C'est une nouvelle façon de travailler, vraiment. Mais cela a un impact, naturellement, sur la promotion auprès des visiteurs. En effet, nous disposons de moins d'information fournie par les exposants, pour communiquer.
Nous sommes donc moins riches qu'avant pour ce qui est de la communication, et cela ne se mesure pas seulement en termes de budget. Nous avons tout simplement moins d'informations.
Et cela freine votre travail ?
GR - Non, mais il y a une vraie réflexion à mener sur ce métier. On sent qu'on doit suivre le mouvement. C'est assez inconfortable pour tout le monde.